28/08/2020

L’alternative au numérique n’existe pas : il est devenu un refuge

Author: Romain Dehaudt, Head of Revenue & Operations

Le Covid-19 a craqué l’allumette qui a mis le feu aux poudres. Cette crise fut la catharsis qui révéla les manques des organisations. Parmi ceux-ci, le plus crucial était le manque d’adaptation des organisations face à des salariés pour la plupart prêts au changement (et qui ont d’ailleurs révélé leur engagement).

Le confinement et les mesures qu’il a imposées aux entreprises ont eu l’effet d’un tsunami, balayant nombre d’idées reçues de la part d’organisations trop sûres d’elles et de leur stratégie. Une remise en perspective brutale, mais salvatrice à moyen terme.

Loin d’avoir été repoussé à plus tard, le digital est alors devenu une priorité, voire un refuge en lui-même face aux crises sociales, sanitaires et même économiques. Il est passé en quelques semaines de “vecteur d’opportunités” à “vecteur de survie”.

Chez Emakina, nous l’avons observé chez nos clients, quelle que soit la taille de leur organisation ou leur maturité digitale : l’alternative au numérique n’existe pas.

La crise, un accélérateur de décisions tantôt négatives, tantôt positives

Pourquoi les dirigeants n’ont-ils pas toujours pris les bonnes décisions pendant la pandémie et le confinement ?

Une crise pousse les décideurs à prendre le plus rapidement possible des mesures fortes pour préserver leur business et s’adapter au contexte évolutif. C’est pour cela qu’une crise est un accélérateur formidable de décisions.

Si le décideur ne dispose pas des bons outils d’aide à la décision, il a de plus grandes chances de faire les mauvais choix. Si l’état d’esprit n’est pas en phase avec l’époque (propice à une transformation digitale rapide et efficace), une fois encore, difficile de prendre les meilleures décisions. Pire encore, avec les impacts sanitaires, personnels (confinement, télétravail, train de vie modifié) et professionnels (entreprise en danger) de la crise, les décideurs ont été pris de panique.

Parfois ébahis voire tétanisés, ils ont alors agi dans la précipitation, ce qui a – comme c’est souvent le cas – engendré des conséquences néfastes pour leur organisation.

Il est urgent d’adopter un état d’esprit résilient en tant qu’organisation.

Face à ces constats et à l’importance de prendre les bonnes décisions lorsque la survie d’une organisation est en jeu, il est urgent de changer d’état d’esprit immédiatement. Ce n’est plus un luxe, c’est une condition essentielle pour résister face à cette crise doublée d’une profonde transformation, ainsi qu’à toutes celles qui surviendront et elles seront nombreuses : les crises concurrentielles, sociales, écologiques, technologiques et éventuellement d’autres crises pandémiques.

L’environnement économique et social n’est jamais un acquis, il est toujours en danger, le contexte évolue en permanence et les décideurs doivent s’y adapter pour maintenir leur entreprise à flot quelles que soient les circonstances.

Alors plutôt que de mentionner une énième fois l’indispensable accélération de la transformation digitale, parlons plus largement de résilience. C’est le concept qui ressort le plus aujourd’hui et qui fait la différence pour les décideurs qui savent en faire bon usage. 

Une organisation est résiliente lorsqu’elle ne nie pas les faits et qu’elle ne sombre pas suite à une crise, mais qu’elle parvient à l’affronter et à en ressortir plus forte.

La résilience d’une entreprise lui permet de résister aux chocs tout en poursuivant son activité, sans revenir à sa structure initiale après l’impact, puisqu’elle en sort améliorée.

Loin de nous l’idée de nier l’impact désastreux de la crise sur les entreprises. Or, il est important de rappeler que les décideurs peuvent faire le choix de renforcer leur organisation contre tout choc extérieur.

Adopter un mode de pensée résilient est donc la véritable priorité. Bien sûr, la transformation digitale accélérée en fait partie, mais elle n’en est pas l’unique composante, loin de là : la culture du télétravail, la RSE ou encore l’impact sociétal et environnemental sont aussi de puissants facteurs.

Plus que simplement courageuses, éclairées par les données et intelligentes, les décisions des décideurs ne peuvent plus se passer d’être résilientes. C’est dans ce contexte que le numérique s’impose comme indispensable, sans alternative possible.

Le digital est devenu la bouée de sauvetage des organisations

L’e-commerce au secours des retailers

L’omnicanal n’est plus une option, c’est une nécessité pour les marchands et le digital est le seul moyen de s’y mettre réellement et immédiatement.

Pour une majorité d’entreprises, l’e-commerce est désormais plus que jamais la clé pour conserver ses clients, maintenir un engagement important en termes de business et prospérer.

En dépit des crises, des mesures sanitaires et du contexte, une boutique en ligne assure la présence de la marque. Du moment que les consommateurs conservent leur pouvoir d’achat, c’est l’opportunité pour l’entreprise de continuer à faire des ventes en toutes circonstances.

Le cas du Groupe Al Hokair au Moyen-Orient est éloquent. Acteur économique du retail durement touché par la crise, le groupe aux 4 000 employés, 35 hôtels et 5 centres commerciaux a pu sauver une grande partie de son activité grâce au site e-commerce que nous avons développé en seulement 14 jours.

Qu’en est-il des secteurs les plus touchés ?

Tourisme, culture, événementiel… nous admettons sans problème que ces secteurs connaissent une transformation digitale bien différente des retailers traditionnels. Alors quelles solutions sont envisageables lorsqu’on ne peut pas passer 100 % en ligne et que le full digital ne peut suffire à rendre l’organisation résiliente ? Voici nos pistes :

  • Le tourisme tente de répondre aux attentes des visiteurs et se doit de multiplier les conversations à distance, voire de les transformer en expérience d’achat online.
  • La culture et le spectacle vivant gagnent à trouver des moyens de capter et de diffuser leurs oeuvres en cherchant de nouvelles lignes de revenus via des abonnements payants.
  • L’événementiel et la formation déploient des alternatives comme les webinars, les conférences en ligne et du contenu web dont la valeur ajoutée peut être similaire, à l’exception de certains cas : difficile de faire vivre l’expérience d’un festival sur internet.

La situation redeviendra (un jour) au calme, c’est une certitude. En revanche, il n’y aura pas de retour à la “normale”, puisque tout aura évolué (pour le meilleur, espérons-le). Le digital sera toujours présent et même largement renforcé. Bientôt considéré comme un canal égal aux autres plutôt qu’un canal complémentaire optionnel, le digital n’aura plus la même réputation.

Les consommateurs n’ont pas tous le même niveau de maturité digitale, cela se révèle notamment dans les peurs des consommateurs face aux technologies : la preuve avec les fake news sur la 5G. Y a-t-il un besoin d’acculturation plus accru pour le grand public comme pour les entreprises et leurs décideurs ? Une chose est sûre, le digital est transversal et incontournable : il est un levier social, politique, et plus que jamais économique. Adopter une transformation digitale rapide est la clé pour rendre une organisation résiliente. Nous pouvons vous y aider.

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