01/09/2009

Le web² , c'est de l'innovation en puissance

Author: Romain Dehaudt, Head of Revenue & Operations

C’est non sans une certaine excitation que j’ai reçu la proposition d’O’Reilly de passer à la puissance 2. Je suis personnellement convaincu que ce qui se passe, c’est le mix entre l’intelligence collective et les objets. Mais ça, vous le savez déjà, depuis que je me suis enflammé suite à Lift Marseille, en juin dernier, plus quelques illustrations qui ont suivies.
Je suis par contre un peu perplexe de ce que je lis ici où là. En même temps, c’est tellement fun de se repayer une tranche de chamailleries, comme au bon vieux temps du web 2.0, quand on s’étripait sur la signification exacte de ce mot-valise. C’est donc reparti avec le web². Ça sent le printemps.
On reprochera évidemment à O’Reilly que c’était facile d’élever le 2. Personnellement, je trouve qu’on est bien dans l’ouverture d’une autre dimension. C’est juste dommage pour ceux qui croient encore qu’il y aura un web 3. Comme je l’ai dis il y a longtemps, la suite du web 2.0, ce n’est pas le web 3.0, c’est changer le monde. Je parie sur le fait qu’on va finir par sortir du web, avec de la sémantique ou plus sûrement de l’ubiquité et de l’augmentation de réalité. En tous les cas, Adam Greenfield nous a prédit (à raison selon moi), la disparition des interfaces au profit des interactions. Quand on voit les nouvelles interfaces holographiques et haptiques, je ne sais pas bien où l’on est, mais ce n’est plus du web…
Ceux qui pensent au web 3 en considérant le web² ont tort. Ce qu’il y a d’important dans le web2, ce n’est pas le web, ce sont les objets. Et il est proprement agaçant de la faible considération qui en est faite. O’Reilly lui-même parle de beaucoup de choses dans son manifeste, mais il évoque assez peu les objets physiques, pour aborder toutes sortes d’exemples dématérialisés. Tout cela est très sympathiques, mais c’est juste la continuité naturelle du web 2.0, ou du web social, avec des interactions dans des sites web juste un peu plus riches, ou via des applications sur des téléphones qui ne sont rien moins que des interfaces, même si c’est fun et avec les doigts.
Ce qui m’excitait vraiment, avec le web² , ce sont les objets. Vous noterez que je ne parle volontairement pas de “l’internet des objets”. La vision de Bruce Sterling est déjà dépassée, il nous l’a lui-même dis à Lift Marseille. Que les objets “parlent”, c’est une chose, ce qui n’était pas prévu, c’est que ce soient les gens qui les fabriquent eux-mêmes.
Les choses sont pourtant simples : le web est plein de connaissance. C’est aussi une énorme caisse à outils collaborative et un moyen pour les gens de se rassembler et de lancer des initiatives. Si vous ajoutez à ça que nous sommes sur cette planète de plus en plus massivement suréduqués, que la technologie opensource est dans nos mains, y compris le hardware, y compris des printer-3D (qui de toute façon ne valent plus très chers), ne soyez pas surpris que les gens ne restent pas bêtement avec leurs idées quand ils peuvent les concrétiser eux-mêmes. On en est déjà là.
Le web² , ce n’est pas juste une nouvelle vague de services. Le web 2.0 était la démocratisation des médias. Le web² sera celui del’innovation et de la r&d, jusqu’au prototypage. Ne nous y trompons pas, ce n’est pas de crowdsourcing dont on parle, car les gens peuvent aussi entreprendre et pas simplement attendre qu’on fasse appel à eux.
Attention, mesdames les marques, les gens ont pleins d’idées et maintenant, ils peuvent aussi vous les vendre. Ils ont pour eux de savoir déjà quels usages ils comptent en faire. Et sait déjà qu’ils sont impatients.
Finalement, innovation², l’innovation par et avec les gens, aurait peut-être été pus judicieux, histoire de ne pas s’enfermer dans le web.

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