15/10/2006

Certains prospectivent d'autres mettent en pratique

Author: Romain Dehaudt, Head of Revenue & Operations

On a dit beaucoup de choses sur l’acquisition de YouTube par Google, mais personnellement je trouve que cela devrait nous interpeller sérieusement sur la manière dont l’innovation et le développement économique se conduisent.


Somme toute et pour développer un commentaire vu sur le net, nous avons donc appris qu’une entreprise fondée par deux étudiants dans un garage il y a 8 ans et qui pèse aujourd’hui 138Md$ à Wall Street a racheté celle fondée par deux étudiants dans un autre garage il y a 19 mois, pour 1,65Md$, démontrant par ailleurs l’impuissance des groupes médias et majors traditionnels à être en situation de participer dorénavant à un jeu aux mains des grands ténors du web, un réseau dont l’émergence grand public date d’il y a 12 ans seulement et qui a été fondé et développé hors de toute planification politico-industrielle.
Certains ne se sont pas privés de faire le parallèle entre les 2,5Md$ dépensés par Google pour MySpace et YouTube et les 2Md$ d’économies que compte faire Airbus. Personnellement, je pense plutôt aux aventures de Quaero, archétype d’une vision héritée des 30 glorieuses qui, compte tenu de ce qui précède, apparaît en retard de phase avec cet exemple illustrant de l’économie de la connaissance, à savoir de la pure création de valeur en lien direct avec l’enseignement supérieur et la recherche.
Pour rappel, si l’on regarde les entreprises leader dans leur marché apparues il y a moins de trente ans, AUCUNE n’est française. Dans son classement des 100 entreprises de technologie les plus performantes BusinessWeek ne cite qu’un seul français, Cap Gemini.
Dans le même genre, je trouve assez croustillant de mettre en parallèle l’événement avec la publication deux semaines auparavant du rapport du Ministère des Finances intitulé Technologies clés 2010. Peu importe le contenu de ce document, ce qui est intéressant, c’est l’exercice auquel s’est livré Jean-Marc Manach, à savoir de rechercher ce que disaient les précédents qui portaient sur les années 2000 et 2005.
En 1995, aussi incroyable que cela puisse paraître, Internet n’était pas une technologie clé pour 2000. À cette date, par contre, l’émergence d’une “économie de la connaissance” était bien repérée, qui plus est du fait de la massification des usages.
En 2000, Google avait deux ans et ses deux étudiants de fondateurs avaient déjà mis en pratique l’économie de la connaissance en question.

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