05/09/2005

Pandora : le prochain achat d'Apple ?

Author: Webmaster

Contrairement à Microsoft ou Google, Apple n’a pas spécialement pour habitude d’acheter “de l’innovation” ailleurs. Je trouve cependant que le service de musique en ligne Pandora aurait sa place dans iTunes.

Qu’est ce donc ? Pandora est le fruit du Music Genome Project initié en janvier 2000. Il s’agissait alors d’analyser des milliers de morceaux musicaux pour en définir leur structure génétique et ainsi construire le génome de la musique (anglo saxonne ?) d’aujourd’hui. Qu’entendaient ils par structure génétique ? un ensemble d’éléments structurels que l’on retrouve d’un morceau à l’autre. Ils ont donc décomposés les mélodies, identifiés différents types d’harmonie et de rythme, travaillés sur les instrumentations, les arrangements,… un truc de fou, une approche mathématique de la musique, là où nous n’y voyons que plaisir et émotion.

Cinq ans après, ce génome nous permet donc de découvrir des similitudes entre les morceaux ou entre les artistes via un service en ligne de recommandation : Pandora. Je m’explique, dès que vous avez un compte sur Pandora vous pouvez créer des chaînes musicales à partir d’un artiste ou d’une chanson. Les morceaux proposés sont “structurellement” proches du morceau ou de l’artiste à l’origine de la chaîne.

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Bien sûr vous pouvez lors de l’écoute d’un morceau, le commander sur Amazon ou l’ITMS ou zapper et passer au morceau suivant. Il est possible de qualifier le morceau proposé et dire s’il vous plaît ou pas. Il existe une fonction de partage entre utilisateurs qui n’apporte rien d’intéressant au regard du faible niveau de personnalisation du système.

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J’ai testé avec succès sur trois artistes David Bowie, Laurent Garnier et Happy mondays. Les morceaux sont de qualités inégales mais on reste bien dans l’univers musical de l’artiste. Mais le plus intéressant, vient des chaînes créées à partir d’une chanson, les contraintes sont plus strictes, les propositions semblent très inspirées. Pandora devient un bon moyen de détection de plagiaire ou, plus raisonnablement, de sphère d’influence. Ainsi, en partant de “Planet Claire” des B’52s, Pandora m’a recommandé, entres autres, un morceau de Nick Cave et un des Clash qui avaient de bien étranges similitudes avec le morceau de départ…

En synthèse, ce service est très ludique, il vous permet de découvrir des artistes en fonction de vos goûts musicaux. Traditionnellement, les sites de recommandations s’appuient sur les choix et les sélections des internautes abonnés, ici, le système repose sur une analyse scientifique de la musique, le rendant opérationnel immédiatement sans attendre la constitution d’une communauté. C’est aussi pour cela que c’est un service payant, 36$ à l’année.

Toujours est il qu’en valorisant un catalogue de 300 000 morceaux provenant de 10 000 artistes, Pandora se met au service de modèle dit de la longue traine. D’où mon propos initial, en intégrant un tel service au logiciel iTunes, Apple développerait simplement les ventes sur son fond de catalogue.

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