21/12/2008

Facebook et le risque de Pyrrhus

Author: Romain Dehaudt, Head of Revenue & Operations

facebook_growth_chart.pngIl y a actuellement deux réseaux sociaux en très forte croissance et ce sont les deux dont on cherche encore à comprendre comment ils vont financer leur survie : Facebook (+116% cette année) et Twitter (+50% par mois selon Nielsen Netratings US).
Facebook a beau être descendu en flammes par la TV, elle ne l’empêchera pas de lui piquer son audience. Les faits sont là. Le rythme de croissance de Facebook reste soutenu. La chose a dépassé les 140 millions de d’utilisateurs et en gagne 600 000 nouveaux chaque jour, dont 70% hors des USA et majoritairement des plus de 25 ans.


Les chiffres deviennent tellement gros qu’on a du mal à en penser quelque chose ! En vrac : il y a plus de photos dans Facebook que partout ailleurs (1 millions d’upload chaque … heure), sans parler des vidéos (5 500 dans le même temps). 13 millions (10%) des utilisateurs mettent à jour leur statut chaque jour. La même proportion utilise Facebook sur son mobile. Chaque jour aussi, 2,5 millions deviennent fan de quelque chose, 70 000 nouveaux événements sont créés, de même que 140 applications, qui s’ajoute aux plus de 50 000 qui existent déjà, dont se servent 95% des utilisateurs. Allez, on en reste là, allez jouer avec ça pour en avoir d’autres, des chiffres.
Et pendant ce temps, MySpace fait du sur-place et s’apprête à être doublé dans la montée. De son côté, Techcrunch souligne que Facebook approche le niveau d’usage de Google. Même si ce qu’ils y font est très différent, l’événement risque de marquer les esprits.
Ce qu’il risque de marquer aussi, c’est l’inévitable réflexion sur le business model.
Car, pour le coup, l’écart saute aux yeux. Facebook a beau avoir levé un demi-milliard de dollars et son fondateur se laisser le temps de la réflexion, le fait est que ses coûts explosent.
Le plus simple serait de faire payer l’addiction via une formule payante à un certain niveau d’usages. Ça serait en phase avec les charges de stockage et de trafic qu’implique l’accumululation.
Mais non, Zuckerberg croit dur comme fer qu’il réussira à monétiser le socialgraph. D’ailleurs, il paye de sa personne. Oui, Connect est vital pour l’avenir de Facebook. Personnellement, je trouve le pari tendu. Rien ne dit que la chose ne risque pas de se manger un retour de bâton similaire à Beacon, où que les utilisateurs trouvent pertinent de se loguer avec leur compte Facebook hors de Facebook, que cela ne les amène pas à se poser de mauvaises questions. La seule certitude que j’ai, c’est que de ne pas avoir de nouveau compte à créer est la vraie force de l’idée.
Facebook grossit très vite et a de bonnes chances de gagner la course à devenir le plus grand réseau social de la Terre. Mais à défaut de trouver la clé d’une monétisation claire et durable, il risque une victoire à la Pyrrhus et sa propre perte. Réponse bientôt. En attendant, c’est là que vos clients sont, y êtes-vous ?

gallery image