07/03/2008

CEBIT 2008, impressions

Author: Romain Dehaudt, Head of Revenue & Operations

Voilà une manifestation qu’en France on regarde de loin et que j’ai donc découvert cette année. Il faut savoir être curieux et s’y montrer.
En face de moi, Nicolas est en train de vous concocter un podcast “inside CEBIT” avec en point d’orgue la démo VIP de Surface que Microsoft mettait en scène comme dans un cabinet de curiosités.
Pour ma part, je vais ici jeter mes impressions. La première c’est l’impact du gigantisme de ce rendez-vous. La Messe d’Hanovre, c’est la moitié du 2nd arrondissement de Paris en surface. On y circule en bus. Il y a juste 27 halls remplis de stands plus énormes les uns que les autres. Certains sont carrément de vrais buildings en dur et à plusieurs étages. Je pense que le cumul des stands Microsoft se chiffre en hectares.


En Allemagne aussi il y a des grèves et j’ai eu droit à une traversée de l’Allemagne en ICE depuis Stuttgart. Accessoirement, dans les ICE, il y a du Wifi, payant, mais il y en a. Et puis l’ICE faisait rien moins qu’un arrêt spécial directement au CEBIT. Déjà, ça pose le débat.
À lire la presse, le CEBIT, ce sont des annonces dans l’électronique ou l’informatique grand public par centaines, mais sincèrement, c’est loin d’être un sujet qui m’a marqué. Pas de Sony ou d’Apple à l’horizon, grosse présence asiatique avec Samsung ou des taïwanais, l’impression d’une rue Mongalet à perte de vue dans certains halls.
Beaucoup de monde parlait de la gaming zone, avec ses énormes stands, ses hôtesses, ou l’émeute permanente autour des iGuitar et cie, mais ça aussi c’était juste un hall.
Quand au green-IT, le village consacré relèvait de la blague mais c’est quand même un signal faible quand on parcours la Messe en général.
Non, la plus grosse impression, c’est qu’ici, l’IT est une énorme industrie et qu’en Europe, cette industrie est sous influence germanique. Le CEBIT a invité la France et certes, Alcatel a un énorme stand, ceux d’UbiFrance sont sympas et peuplés de jeunes boîtes prometteuses, mais sincèrement on est petit. Le CEBIT, c’est vraiment la foire et ça expose tous azimuts, c’est une sorte de salon de l’auto de l’IT juste quatre fois plus énorme, le CEBIT, c’est surtout l’Allemagne qui s’affiche en leader des IT en Europe. J’ai aussi bien noté la présence marquée de pays au positionnement IT sous-estimé : Pologne, Estonie (énorme sur l’e-gov), Russie ou encore Roumanie, où j’ai retrouvé Frédéric.
L’IT est une industrie et ça se sent sur les halls consacrés aux infras et aux solutions pros. C’est LA plus grosse partie du salon, celle où ça sent le business, et il a une couleur germanique : c’est puissant, costaud et carré.
En local de l’étape, on ne peut évidemment pas louper SAP et ses stands gigantesques, notamment celui du hall 4 avec mezzanines et plateau de télé en mode full time à faire pâlir TF1. Petite larme en fréquentant celui de Business Objects, fierté française dorénavant réduite à un simple plot perdu dans l’immense plateau du géant allemand.
Mais si vous vous étiez mis en tête que l’IT allemande se résumais à SAP, quelques hectares de stands bien solides éprouveront votre conviction. Ça dégueule de solutions business bien charpentées, avec de fortes spécialisations métier. L’économie numérique allemande se montre et l’Europe vient la voir.
À côté de ça, il y a tous les poids lourds du secteur. Ils sont là en force avec Microsoft omniprésent autour d’énormes totems “People Ready” et d’un marketing à tous les coins de rue. En face, IBM campe sur le registre de la collaboration, avec un espace remarqué consacré au social software, confirmant par là-même la pertinence et la montée en charge de ce marché.
À part ça, deux autres impressions significatives.
La première c’est vraiment beaucoup de connectivité embarquée. Au CEBIT on voit des machines agricoles autonomes, des salles d’opérations robotisées et télépilotées, des téléservices par hectares entiers, quantités de systèmes intelligents embarqués dans toutes les activités humaines. Ça sent l’émergence du M2M à plein nez et, Allemagne oblige, on se cogne dans le building Siemens en plein coeur du salon. Cette connectivité passe beaucoup par le mobile, mais est-ce une surprise ?
La seconde, c’est que si l’e-gov est un peu à la peine par chez nous, en manque de stratégie en tous les cas, il n’en manque pas ici. Les villes et les pays affichent leur intégration avancée des IT, notamment à l’Est, et pas uniquement dans les infras si vous voyez ce à quoi je pense.
Le CEBIT, c’est l’IT qui s’affiche comme moteur économique de l’UE et c’est en Allemagne que ça se passe.

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