08/08/2007

Sociobésité

Author: Romain Dehaudt, Head of Revenue & Operations

Comme l’avais annoncé Michael Arrington en mai dernier, on est en pleine guerre des moteurs de personnes. En ce moment, c’est Spock qui est à l’honneur.
Ce n’est pas dur à suivre, comme pour les autres, j’ai droit à invitation dans la boîte. Certains commencent à parler d’overdose, je trouve qu’il y a un peu de fuite en avant. À peine Facebook envahi, le troupeau se porte vers un nouveau territoire, poursuivi par le spam. La nouveauté, c’est qu’aujourd’hui, nos médias sont super en prise avec l’événement et annoncent les sorties synchrone avec TechCrunch.
Et si déjà on essayait de tirer un vrai profit des outils dont on dispose, d’arrêter de penser comme si chaque réseau social servait à soi et à son positionnement perso ?


En souscrivant à Mashable, je suis tombé sur le panneau ci-contre. 72 services que je suis sensé avoir en magasin, juste une partie émergée de l’iceberg puisqu’une bonne douzaine des services que j’utilise n’y figure pas !
Il y a 10 mois j’écrivais qu’il y avait trop d’outils, pas assez de services, le fait est que la convergence est au menu, mais après la poussée de fièvre autour d’OPenID, ça n’avance pas. Il y a un torrent de services inutiles et chronophages qui finissent dans mon cimetière d’outils. Il m’est déjà arrivé de penser tester un nouveau service pour me rendre compte qu’il y était déjà arrivé. Le point positif, c’est de trouver chaque jour plus de bienfaits à quelques services clés. Après avoir joué à Spock, j’aime un peu plus Plaxo. Ça n’a rien à voir me direz vous, et pourtant.
Est-ce pour pointer cette limite qu’Eric Shmidt propose un web 3.0 fait d’applications qui se parlent vraiment et viralement ? Sans doute pas, mais j’aime bien voir les choses comme cela. Le web 2 montre des limites et il faudra bien les dépasser. On parlait d’Infobésité l’année dernière. On n’en est plus là, on est maintenant dans la Sociobésité.
Je sais bien que l’avenir c’est de gérer une identité numérique multidimensionnelle, avec plein d’ancrages dans pleins de réseaux sociaux. Cela doit mettre en doute l’idée de centralisation de l’identité numérique puisque nous nous construisons des représentations fonction du positionnement du réseau et de nous même dans ce réseau. C’est pareil avec les blogs. Je parle pro sur le blog de groupe Reflect et dispose de blogs perso, certains privés pour des échanges familiaux ou pour pouvoir parler de castellologie sans polluer le reste. Bref, est-ce que je souhaite gérer une identité ou centraliser la gestion de mes identités articulés avec la réalité du carnet d’adresse du monde réel, plus le reste accessoirement.
En attendant, le temps est ce que nous avons d’incompressible. La sociobésité nous amène à disperser notre capacité à faire vivre nos personnages et à dilluer notre lisibiité. Le problème c’est que les comptes ouverts ne se ferment pas et que les données persistent.
Ce matin, en arrivant au bureau Laurent m’a demandé ce que je pensais de Spock à cause du billet que j’ai posté hier soir sur l’actualité brûlante des données personnelles. Cela m’a rappelé qu’en tapant mon nom dans Spock avant d’y créer un compte, j’avais découvert que j’étais déjà en base (à cause de Linkedin, d’ailleurs pourquoi seulement lui ? mystère). Ça ne m’avais pas surpris et c’est cela qui est finalement le plus troublant.

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