09/05/2006

Changement de braquet 2.0 dans l'entreprise

Author: Romain Dehaudt, Head of Revenue & Operations

Preuve de la consolidation du phénomène côté grand public, c’est la question du web 2.0 au sein des entreprises qui suscite l’attention.
Ça a commencé en fin d’année dernière, notamment quand Phil Wainewright a essayé de nous vendre un web 3.0, concept bien amené mais qui n’a pas pris. Il était fondé sur la distinction entre un web 2.0 correspondant aux usages de la masse agissante des internautes, à contrario de celui qui consiste à le voir à l’oeuvre dans une organisation. Le contexte y est effectivement bien différent.
Mais ce qui m’interpelle dans cette affaire, c’est le degré d’écoute des entreprises devant ce nouveau discours, notamment pour ce qui est des PME. Nous en sommes en effet encore souvent à devoir argumenter sur l’intérêt de l’outillage informatique. Est-ce que le web 2.0 va faciliter le travail d’évangélisation à une véritable intégration des enjeux numériques modernes, où au contraire être une deuxième marche d’escalier plus dure encore à franchir ?

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On va déjà voir comment les messages 2.0 que commencent à adresser les grands de l’industrie du logiciel vont être reçus. L’appropriation d’un certain nombres de promesses du web 2.0 est en effet patent dans le discours des grands fournisseurs en logiciels d’entreprises et suis de près le développement d’Ajax dans leurs suites. Le prochain épisode semble déjà évident, avec la convergence entre le web 2.0 et les SOA, du pain béni pour mieux vendre les seconds à des DSI parfois frileuses, mais un peu limité au niveau des ambitions de renouveau du management et autres considérations sociales de ce qui nous anime.
Je fait partie de ceux qui pensent que le problème avec les TIC n’est pas vraiment dans l’outillage, mais dans l’injonction de changement qu’ils induisent. Il y a beaucoup d’organisations qui reculent devant cette perspective et quelques-une qui se plantent de ne pas en avoir tenu compte au moins un peu. Quoi qu’il en soit, c’est le fonds de tout projet un tant soit peu ambitieux et l’essence même de son innovation.
Avec le web 2.0, cette injonction m’apparaît encore plus forte. La définition même du web 2.0, c’est l’émergence du réseau comme système au profit de la capacité des utilisateurs à créer, collaborer et interagir. La collaboration y est donc encore plus au centre, la création de valeur liée aux interactions. En fait, il s’agit d’une application encore plus poussée de la Société de l’Information en tant que modèle d’organisations humaines. Le web 2.0 vient donner des instruments pour affirmer encore un peu plus la domination de cette approche et accélérer sa transition d’avec les modèles pyramidaux du XXe siècle.
“Accélération” me semble effectivement le qualificatif adéquat avec le moment dans lequel nous sommes.
J’ai déjà eu l’occasion de dire combien le changement auquel les organisations doivent faire face devient inévitable, souligné qu’il est par la chronique mortuaire d’acteurs au réveil trop tardif sur l’impact de l’économie numérique dans leur domaine.
À l’heure où l’on se pose les questions fondamentales des modèles économiques , il me semble plus que jamais fondamental de raisonner stratégie et approche globale. Les outils 2.0 sont puissants, d’autant plus s’ils s’inscrivent dans un changement organisationnel adapté aux exigences de la Société de l’Information.
Il est encore temps de se réveiller, mais sans tarder car le train entre en gare !

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