17/01/2006

Internautes 2.0

Author: Romain Dehaudt, Head of Revenue & Operations

Peu avant Noël, je m’interrogeais sur l’accélération de ces deux dernières années et sur les signes qui semblent indiquer un ralentissement annoncé. Au tournant de l’année, d’autres voix se sont interrogées sur cette question et cela m’amène à vous proposer un autre point de vue sur le web 2.0, considérant véritablement l’utilisateur comme le centre de ce mouvement. Premier épisode.

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Dans son excellente tribune de rentrée, Daniel Kaplan fait preuve d’une humilité de bon aloi. Il y rappelle l’exigence de recul et de réflexion sur le sens des innovations du réseau et renouvelle un rappel toujours utile sur le rôle central de l’utilisateur dans ces avancées. Mais j’y apprécie aussi tout particulièrement son propos sur les non-usagers. Rien que d’utiliser ce terme plutôt que celui de “réfractaire” traduit la nécessité de comprendre et d’accepter ce qui est somme toute un choix offert à tout un chacun vis-à-vis des technologies. Je relisais l’autre soir le dernier chapitre de SmartMobs et il y a déjà 5 ans, Howard Rheingold y développais une réflexion critique entre risques et bénéfices à tirer du développement de la Société de l’Information. Il relevait justement l’existence de populations de non-usagers, notamment au sein de la génération interactive montante et les motivations pertinentes qui en étaient la source.
Si l’on veut bien considérer les utilisateurs du réseau dans leur globalité et leur diversité d’usages, on évite la fuite en avant qui consiste à ne regarder que la tête du train. Les deux années qui viennent de s’écouler ont créé une rupture. Toute une catégorie de nouveaux usages se sont développés, avec leur cortège de mots obscurs au néophyte (ADSL 2+, WiMax, Blog, RSS, Podcast, etc. – voir ainsi, l’échange sur l’ADSL que j’avais narré en novembre dernier). Ils constituent une strate supplémentaire de culture numérique, qui vient se superposer aux précédentes, à savoir celle qui procède de l’utilisation de l’équipement (l’ordinateur individuel ou le portable), puis celle des pratiques élémentaires du réseau que sont l’échange et la consultation, enfin celle de la publication, du partage, de l’existence numérique en ligne et surtout des communautés virtuelles.
Ce mouvement d’innovation, porté par une vague de pionniers, a entraîné avec lui un mouvement de masse des usagers du réseau vers ce nouveau niveau de pratiques et c’est bien cela, pour moi, le web 2.0. Mais plus j’essaye de comprendre ce qui se passe, plus je trouve le terme impropre. Si l’on veut donc bien considérer le “web 2.0” pour ce qu’il est, c’est-à-dire un ensemble d’usages (la fameuse posture publier/s’abonner/interagir) qui sont pratiqués, et appliquer la logique de centrisme sur l’utilisateur jusqu’au bout, il faut dépasser la consonance technique de “web 2.0” pour celle d’utilisateurs ou d‘”internautes 2.0″ qui caractérise un niveau de pratique, de perception et de savoir-être, je dirai même de culture du réseau.

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